Il est évidemment plus cohérent de jardiner avec la nature plutôt que contre. Apprendre, comprendre ce qui se passe à l’état naturel pour pouvoir le transposer au jardin est un cheminement essentiel.
Jardin biologique ? Jardin naturel ? Eco-jardinage ? Quoiqu’il en soit un jardin plus cohérent avec son environnement, une pratique qui adopte des gestes simples, respectueux de la nature et de notre santé, qui tourne le dos aux conséquences radicales et souvent inutiles de l’emploi de produits phytosanitaires, conduit à repenser la gestion de l’eau, à réapprendre l’importance d’un sol et préserver la richesse fragile de notre biodiversité.
Choisir le thème des insectes auxiliaires est une entrée en matière encore surprenante mais concrète et souvent ludique pour appréhender des notions plus globales de « jardinage naturel », de biodiversité.
Depuis maintenant 6 ans, à travers notre ateliers, nos stands, nos événements, nous convions chacun à revoir son jugement sur la faune qui nous entoure, à enrichir ses connaissances pour mieux s’approprier les notions plutôt simples car si évidentes de lutte intégrée, d’auxiliaires du jardinier.
Nous remercions la société Koppert France pour le soutien logistique qu’elle nous apporte depuis 5 ans afin de rendre nos stands et ateliers toujours plus attractifs.
Quelques stands, ateliers, hôtels et nichoirs des Pimprenelles
Nichoirs et hôtels à insectes, le droit au logement !
Il est évidemment recommandé de ne pas avoir recours aux produits chimiques pour débarrasser ses plantes des pucerons, charançons, araignées rouges, courtilière, limaces… Préserver, installer, fixer des populations des prédateurs naturels (insectes, petits mammifères, reptiles, oiseaux, …) de ces nuisibles respecte l’ordre des choses. Tout comme il est nécessaire de favoriser les populations tout au aussi essentielles de pollinisateurs (abeilles, bourdons, guêpes, papillons, …).
La présence de population variées et en nombre est un excellent bio indicateur sur la bonne santé d’un environnement.
Dans l’absolu un jardin devrait être un grand espace d’accueil de ces populations avec des coins et des recoins variés (haies variées, petits pierriers, point d’eau, tas de bois, friches aménagées, …), mais à défaut de cela (ou en complément), nichoirs et hôtels deviennent des options sans risque qui pourront offrir la surprise de voir s’y s’installer les hôtes voulus (mais là encore, on propose et la nature dispose).
Outre le fait de rentrer dans une démarche plus globale, de favoriser un espace de biodiversité locale et les équilibres de la chaîne alimentaire, il y a là un aspect pédagogique indéniable en permettant d’avoir des postes d’observation privilégiés.
Travaux pratiques
Profitez de la période hivernale, lorsque les travaux sont réduits au jardin, pour concevoir vous-même, très facilement et à partir uniquement de matériaux de récupération, des nichoirs ou un hôtel à insectes. Priorité aux bois secs (sauf résineux), non traités sans peinture, colles ou vernis chimiques.
Nichoirs et hôtels doivent être stables, orientés au sud ou au sud-est, face au soleil, notamment en début de journée, le dos aux vents dominants, non loin d’un parterre de fleurs sauvages et cultivées (le restaurant de l’hôtel). Il doit être surélevé d’au moins 30 centimètres, et ( très important) abrité des intempéries et arrosages.
Quels matériaux pour quels insectes ?
1. Paille ou bois : bien abrité, ce matériau pourra accueillir les jolies chrysopes, dont les larves se nourrissent de bien des parasites : pucerons, cochenilles farineuse, aleurodes (ou mouches blanches), thrips ou oeufs d’acariens.
2. Tiges de bambous : elles servent d’abri auxosmies, des abeilles solitaires qui pollinisent les premières fleurs des arbres fruitiers, dès le moi de mars.
3. Pots de fleurs retournés et remplis de foin : cela attire les perce-oreilles qui aiment les nuisibles comme les pucerons.
4. Planchettes de bois entassées derrière ces plaques en métal : où viendront se loger des insectes xylophages qui participent à la décomposition du bois mort.
5. Bûches percées : elles deviennent un abri très apprécié de nombreux pollinisateurs bien utiles comme les abeilles et guêpes solitaires, dont les larves se nourrissent de pucerons.
6.Fagots de tiges à moelle : comme la ronce, le rosier, le sureau, offrent des abris idéaux pour les syrphes et autres hyménoptères.
7. Briques : elles sont appréciées des osmies (abeilles solitaires)..
8. Planchettes bien rapprochées et abrités : elles attirent les coccinelles qui viennent y passer l’hiver. Leurs larves consomment énormément de pucerons.
L’abri sera-t-il occupé à coup sûr ?
Reste à relativiser le succès de ces hôtels à insectes car les insectes ne sont pas toujours au rendez-vous, selon que l’environnement n’y soit pas favorable ou que votre jardin offre déjà suffisamment de lieux d’accueil naturel. Si les osmies et les petites guêpes solitaires semblent prendre possession assez facilement des abris aménagés à leur intention, d’autres insectes auxiliaires (coccinelles et chrysopes notamment) se montrent plus capricieux, et boudent les logements qui restent parfois déserts.
Multiplier les petits abris naturels au jardin
Si vous craignez un échec (d’autant que les nichoirs à insectes du commerce sont parfois assez onéreux), rien ne vous empêche cependant de multiplier les abris naturels, en abandonnant à la faune quelques fagots de branches, un tas de pierre ou un carré d’herbes hautes. Espacer les tontes en été, laisser autant que possible au sol les feuilles mortes (elles donneront de l’humus et un abri), consacrer une petite place à la flore sauvage et surtout éviter l’usage de produits chimiques sont autant de petits gestes qui encourageront les insectes bénéfiques à s’installer dans votre jardin.