Jardinez carrément


Depuis 3 ans, nous publions quelques articles dans le journal gratuit Yo’yo, désormais rebaptisé Le Mag des Parents. Un trimestriel largement distribué dans et autour du Vaucluse, conçu par l’association Lucie afin de démocratiser la culture. Il y est question aussi d’éducation et d’environnement, et on y trouve des bons plans et un agenda des événements. Ayant dans nos projets pour les mois à venir, le souhait d’aborder quelques principes pratiques du jardin en carré, nous avons publié 3 articles qui auront une suite au Printemps prochain. Une simple approche qui incitera chacun à entamer ses propres recherches sur le sujet. En marge de cela, nous commençons à faire notre propre expérience dans notre jardin afin que cela débouche sur une thématique plus approfondie. Voici donc dans l’ordre, nos 3 articles parus dans le numéro d’Octobre du Mag des parents (pages 22, 23, 24 et 25)

Jardinez carrément

Le potager est au Paradis ce que le ciel est à la terre. Incorrigibles mélancoliques, toujours trop à l’étroit entre nos murs, combien d’entre nous n’essaient-ils pas de recréer un Éden miniature autour de leur maison ?
Le potager s’installe alors bien vite en réduction dans le terreau d’un bac de fenêtre, en carré sur un balcon ou un coin d’un jardinet, ou traditionnellement en ligne pour les jardins plus grands.
Depuis quelques années, le potager en carré s’est imposé comme un mode de jardinage. Simple carré de culture surélevé, carré sur pied, potager divisé en carrés de 30 cms selon la méthode développée par le jardinier américain, Mel Bartholomew ou de 40 cms pour le potager en carrés à la française adapté par AnneMarie Nageleisen, il est une évocation du jardin médiéval, une inspiration du jardin de curé avec son carré des simples. Remis donc au goût du jour, il a certainement ses inconvénients, mais présente beaucoup d’avantages :

• Nécessitant de peu d’espace, il s’adapte facilement en milieu urbain. • On peut cultiver sur une très petite surface (ex : une terrasse), comme l’étendre à l’envi dans un grand jardin, en multipliant les carrés.
• Peu importe que la terre du jardin soit de « mauvaise » qualité : les cultures sont réalisées dans les carrés où le sol est amélioré.
• Les besoins en eau peuvent être nettement limités, mieux ciblés.
• Pouvant se passer d’engrais et de pesticides, la méthode peut prétendre à être 100% naturelle.
• L’éclaircissage des semis étant restreint, il est économique en graines.
• Les tâches pénibles (bêchage, désherbage,…) sont supprimées.
• Il permet par ailleurs de simplifier quelques principes comme les associations de plantes ou la rotation des cultures.
• Simple d’installation, on peut démarrer un carré potager à divers moments de l’année.
• Il devient accessible aux personnes à mobilité réduite qui ont des difficultés pour se baisser.
• Adaptable, tout le monde peut pratiquer et notamment les enfants qui découvrent là un jardinage ludique.

Le carré potager: une géométrie variable
La base d’un carré potager est assez simple. Elle se situe entre 1.20m et 1.50m de coté afin de pouvoir accéder facilement à toute la surface du carré sans le piétiner et travailler facilement. Excepté les bacs sur pied qui permettent de jardiner debout, parfois même en fauteuil roulant, la hauteur du carré doit se situer entre 20 et 40cm, voire plus mais le remplissage sera plus important. Certaines réalisations jouent sur la hauteur avec des superpositions de rectangles.
De la classique planche à l’esthétique plessis, on peut adapter bon nombre de matériaux à l’érection d’un carré de culture, le tout étant d’allier solidité et esthétique. Le commerce offre maintenant de nombreuses solutions s’adaptant à toutes les situations et toutes les bourses, de la fragile bordure tressée de qualité médiocre à l’imposant bac métallique galvanisé.
Dans le cas d’un carré en bois, le budget peut vite varier selon les essences choisies (plus ou moins putrescibles) et l’épaisseur. Il est préférable d’éviter les bois traités et les traverses de chemins de fer sont à proscrire, surtout pour les carrés installés à même la terre. Doubler les parois intérieures avec un film synthétique destiné aux fondations des bâtiments ( type Delta MS ) prolongera durablement la solidité de l’édifice, tout comme l’emploi de visserie en inox résistante à la rouille.
Dans le cas de multiples carrés, un espacement d’au moins un mètre permet de circuler facilement entre eux et plus encore avec une brouette. Ces installations facilitent grandement la mise en place de l’arrosage intégré, permettant des économie d’eau et maintenant la fraîcheur dans ces carrés hors sol plus souvent exposés à la déshydratation par fort ensoleillement.
Le carré enfin rempli du substrat de culture selon son utilisation, chacun peut alors organiser ses plantations comme il l’entend, en lignes, en damier avec des règles parfois plus rigoureuses si on s’applique les principes du potager en carrés selon Mel Bartholomew ou Anne-Marie Nageleisen.

Potager en carrés urbain

Du potager hors sol au carré de lasagnes

Sur pied ou sur une dalle:
Un carré potager peut être installé à divers moment de l’année sur une terrasse, un balcon, un toit. Sans avec contact avec la terre donc, il devra se suffire du substrat qui est apporté (mélange de terre de jardin, de terreau et de compost).
Il faudra aussi savoir assurer un bon drainage sans pour autant que le carré soit une passoire laissant passer l’eau et une partie de la terre avec. Un feutre géotextile avec un lit de gravier est un bon complément à un arrosage goutte à goutte qui ne détrempe pas le contenant.
Pour les carrés de faible hauteur, oublions les légumes ayant besoin d’un enracinement trop profond. A part d’avoir une parfaite maîtrise de la méthode ou de nombreux bacs à disposition, il ne faut pas s’attendre à une production importante. Pour autant, dans de bonnes conditions, des récoltes saisonnières sont tout à fait
envisageables une grande partie de l’année.
Recréer un jardin fertile:
Si un carré avec une bonne terre bien amendée peut donner satisfaction dans un jardin, pourquoi ne pas pousser un peu plus loin l’expérience et tenter un carré de type lasagnes. Si les avis divergent autour de la culture sur butte et de la fameuse permaculture, s’atteler à redonner à un sol pauvre une fertilité pour installer un potager est un point de départ essentiel. Le temps et l’expérience permettront d’ajuster, d’adapter et de se faire sa propre idée.
La culture en lasagnes consiste à étager divers types de matériaux (carton, branchages, feuilles, déchets organiques, tontes de pelouse et compost, dont la décomposition permet d’obtenir rapidement un humus nécessaire aux légumes qui y seront installés ou semés. L’intérêt de l’adapter au carré est de remplir celui ci avec moins de peine qu’avec plusieurs mètre cube de terre fertile, de pouvoir s’assurer plus aisément que l’ensemble reste toujours humide alors que l’effet de chauffe l’assèche considérablement, de recycler les matériaux qui auraient du être jetés.
Le feutre géotextile au fond est superflu dans la mesure ou la qualité du substrat maintient l’humidité et il préférable que le carré soit toujours recouvert d’un paillis l’hiver, mais plus encore l’Été.
A lire: « L’art du jardins en lasagne » de Jean Paul Collaert

Carré potager monté comme une butte en lasagnes

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.