BRF: L’or vert ?


Le BRF (Bois Rameal Fragmenté) Chaque jardin se devrait être un refuge de biodiversité et participer à ce qu’on appelle la continuité écologique.
Favoriser cette biodiversité au jardin ne pourrait se résumer à un bel hôtel à insectes ou une prairie fleurie. C’est une démarche plus globale qui s’appuie sur ce que la nature nous donne à observer et à comprendre, à commencer par l’importance d’un sol vivant.

Les stratégies sont multiples et complémentaires, mais nous en évoquerons une, le fameux BRF, dont l’intérêt est double : revitaliser un sol et valoriser des déchets verts.

Sans remettre en question les fondements millénaires d’un jardinage classique avec des gestes aussi simples que bêcher, labourer, j’évoquerai ici une de ces alternatives plus douces dont l’objectif est de préserver la vie, de nourrir la terre plutôt que les cultures.

Couvrir le sol !

Dans une région comme la nôtre, dans le Sud Est de la France, est il encore nécessaire d’affirmer combien il est essentiel de couvrir sa terre. Ces couverts sont multiples (Paille, feuilles, carton, broyat, écorce, pierre,..) avec des intérêts divers. Parmi ceux ci, le BRF. Révolution agronomique pour certains, il s’agit d’apporter directement au sol de jeunes rameaux de feuillus broyés, issus de la taille de haies ou d’élagage. Tout se passe comme si on reproduisait, en les accélérant, les processus forestiers. Bien plus qu’un couvert, on prête au BRF la capacité de produire rapidement une quantité importante d’humus, d’améliorer la structure des sols, de réduire les besoins en eau, le désherbage, les maladies et les ravageurs… Un véritable or vert qui a fait ses preuves dans des conditions extrêmes en optimisant les rendements.

Mais le BRF répond à des règles assez précises, même si il fait encore l’objet de nombreuses discussions. Il est avant tout question dun broyat frais (ou copeaux) de rameaux et petites branches vertes d’un diamètre inférieur à 7 cms avec ou sans feuilles, issues essentiellement d’arbres feuillus. Les résineux, les conifères doivent rester très minoritaires dans ce mélange qui est destiné à être appliqué au sol très rapidement pour rester actif. Le processus de décomposition de ces éléments végétaux fait appel à l’activité animale, microbienne et cryptogamique (champignons) pour reconstituer des sols structurés et enrichis en humus stable. Cet épandage de 3 à 5 cms d’épaisseur, ce pratique plutôt en hiver, période privilégiée pour la taille de ces feuillus en dormance (charme, chêne, hêtre, tilleul, peuplier, noisetier, bouleau, tremble, érable, platane, châtaigner, etc.).  A cette saison les bourgeons sont déjà formés, les feuilles en devenir protégées par leurs écailles sont assoupies et ces rameaux constituent la partie la plus riche de l’arbre.

Reste encore à pouvoir se procurer ou produire cette manne. Acheter ou mutualiser un broyeur de bonne qualité, connaître un élagueur qui pourra vous garantir la qualité de son broyat, surveiller les campagnes de broyage de déchets verts dans la déchetterie de votre commune sont quelques pistes. A vous de trouvez la votre !

2 conseils de lecture pour débuter son BRF : BRF vous connaissez ? (Dupéty & Bertrand) , De l’arbre au sol, les BRF (Asselineau & Domenech)

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